frédéric recrosio

Le bouchon, les plaisanteries du journal et la deuxième fois que t


On avait oublié, pour Glion.

C’est mercredi soir, quand on a pris la route du Valais, qu’on s’est vraiment rappelé. Faut dire qu’on est parti autour de 17 heures, comme beaucoup d’autres cons. On discutait peinard, à 140 en cinquième, du bonheur d’être chrétien quand il s’agit des congés, avec le sourire tout tendu dans les coins à cause du soleil qu’est devant et du bureau qu’est derrière.

Pis voilà, on a passé Vevey en même temps que la quatrième (« Glion ! oh non ! plus pensé ! »), pis la troisième (« allume la radio ! ») , pis la deuxième (« ça c’est tous les Valescos qui rentrent voir maman ! » ), pis la première (« #  ¢   ! •  #   ! »), avant de se mettre au point mort en maudissant Opel et sa climatisation kaputt.

Glion, cette fois, les médias en ont moins parlé. C’est normal, le coup de l’hystérie, ils nous l’avaient déjà fait l’année passée. Et ils y étaient allés fort, souvenez-vous, Le Matin avait annoncé la mise en place d’une ligne Lausanne- St Gingolf en navette Iris (plaisanterie du 1er avril 2004), mais aussi 7 heures de bouchon (plaisanterie de l’édition du 11/09/2003). En quelque sorte, ils avaient déjà usé toutes les bonnes idées pour nous faire peur.

Ce qu’il faut préciser aussi, c’est que les deuxièmes fois, souvent, ça émeut moins. C’est vrai, il y a plus de surprise, presqu’une accoutumance, et ça nous marque peu. Toi, tu t’en souviens de la deuxième fois que t’as plongé du 10m ? De la deuxième fois que t’as dit « je t’aime » à ta bonnamie ? De la deuxième fois qu’on t’a fait un lavement ? De la deuxième fois que t’as marché sur un oursin ? De la deuxième fois que t’as débandé ?

T’as oublié. Et le pire, avec Glion, c’est que tu sais que dans le bouchon il ne se passera rien de tout ça. C’est de la vie pour rien. Alors vivement novembre : la deuxième fin des travaux.

 


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